Mes projets pour la Fédération Wallonie-Bruxelles

Mes projets pour l’enseignement obligatoire, supérieur et la Formation en alternance  :

  • Une école avec des bâtiments en état et isolés. Comment peut-on accepter que nos infrastructures scolaires se trouvent dans un tel état, à l’heure où l’on sait que 60 pc des émissions de gaz à effet de serre sont liés au chauffage des bâtiments ! Profitons aussi de ces investissements colossaux pour modifier la structure des classes qui sont le reflet de l’école du début des siècles passés, avec le maître au centre qui dispense un enseignement vertical. Certains sont nostalgiques de cela et je les comprends. Je ne dis pas qu’il ne faut pas de structure ou d’une forme d’autorité, je dis qu’aujourd’hui, cette structure doit s’exprimer autrement parce qu’elle est en décalage avec la société. Il faut plus d’espaces modulaires ouvrant de plus grandes possibilités au travail en petits groupes ou en classes regroupées
  • Une école dans laquelle les directions du Fondamental bénéficient d’aides administratives accrues parce que ce sont dans les écoles primaires que se construisent les compétences et savoirs fondamentaux et qu’aujourd’hui, elles sont les parents pauvres de l’aide administrative alors que c’est là que tout commence
  • Une école avec des profs! L’école est obligatoire mais de plus en plus d’élèves n’ont plus cours. C’est un inacceptable paradoxe. Il faut lutter, de toutes nos forces, contre la pénurie des profs. DéFI propose de décloisonner les réseaux d’enseignement, d’instaurer la portabilité de l’ancienneté administrative pour tous, indépendamment de l’école, du PO, du réseau, et d’offrir une prime à la pénibilité, aux profs qui travaillent dans des conditions beaucoup plus difficiles que leurs collègues. Au-delà de l’incitant financier, c’est de reconnaissance dont ces enseignants ont besoin!
  • Une école avec des profs outillés. Aujourd’hui, les jeunes ne se disent plus : « Je vais être prof et je vais rester pendant 45 ans dans ma classe, peut-être vais-je changer de degré ou éventuellement devenir directeur d’école ? ». Il faut leur donner envie de devenir enseignant, outiller les enseignants et ne pas ne pas laisser les jeunes profs tout seuls au début de leur carrière. Quelques pistes : proposer un soutien accru durant au moins les deux premières années d’exercice,  leur donner de l’oxygène (de l’autonomie) pour déployer leurs talents sans être bridés par un petit noyau de personnes qui s’accrochent à leurs pratiques anciennes, déployer à grande échelle des pratiques collaboratives (sans accroissement des heures) au sein même de l’école mais aussi entre enseignants de PO et de réseaux différents et enfin, leur permettre de changer de PO et de réseau en conservant leur ancienneté statutaire. Plus qu’une revalorisation salariale, c’est de meilleures conditions de travail dont la plupart des profs auraient besoin. De bons équipements, un accompagnement humain surtout dans les établissements dits « difficiles »,  un retour de leur hiérarchie (…). Enfin, proposer des offres de formation le soir afin d’ouvrir la profession au privé.
  • Une école dont on sort en maîtrisant la langue. Les mots ont un immense pouvoir. A l’inverse, un manque de mots favorise les expressions violentes (Alain Bentolila). Apprendre à découvrir ce qui se cache derrière les mots et les images. Focaliser notre énergie sur la maîtrise de la langue française et développement de l’esprit critique des élèves. Un cours de philo et citoyenneté élargi à 2 périodes hebdomadaires, où le fait religieux est présent comme fait historique et fait de société. Un cours l’on apprend à se situer, à remettre en question et à aiguiser son sens critique face à une croyance ou une information. Où l’on pratique le dialogue entre les différents courants religieux et philosophiques. Mettre en place les 10 minutes « Silence, on lit ». Utiliser l’art, la littérature, le théâtre, …. comme incitants et compléments à l’apprentissage de la langue
  • Une école dont on sort bilingue ou trilingue. Où l’on apprend à communiquer et à dialoguer, aussi dans la langue de l’autre. Multiplier les chances de l’épanouissement personnel et professionnel des élèves dans une Région cosmopolite et multilingue. Rendre possible l’enseignement immersif à Bruxelles, dans d’autres langues que le néerlandais, tout en maintenant le volume des cours requis dans notre deuxième langue nationale. Proposer des bains acoustiques et un enseignement des langues modernes ludiques, dès la troisième maternelle
  • Une école qui lutte, de toutes ses forces, contre le harcèlement en milieu scolaire. Former les équipes à détecter et prévenir ce fléau. Aménager les cours de récréation à l’aide de dispositifs qui ont fait leurs preuves. Instaurer des jeux de rôle formant les élèves à l’empathie, dès les classes maternelles. Évaluer de façon bienveillante et formative plutôt qu’au travers d’évaluations-sanction. Pratiquer la remédiation entre élèves et inciter à l’entraide. Cesser d’opposer les concepts d’école bienveillante à école d’excellence
  • Une école de la coopération. Entre profs, par les pratiques collaboratives soutenues. Des enseignants vers les élèves, par la différenciation : Il faut pouvoir accompagner et évaluer chaque élève en fonction de ses particularités. Partir d’une logique de coopération et tutorat entre élèves plutôt qu’à une logique de formateur. Évaluer prioritairement de façon continue et formative.
  • Une école de la modernité qui permet d’ancrer les compétences de base, qui donne du sens et suscite l’intérêt des élèves. Pour cela, rendons les cours beaucoup plus pratiques, techniques, artistiques, et ouverts sur le monde ! La géographie et l’histoire sous les feux de l’actualité, comment gérer un budget, signer un contrat de bail ? Le Tronc commun permet d’élargir la formation de base à tous les élèves jusqu’à 15 ans mais doit aussi permettre à tous les enfants d’imaginer autre chose pour « après » que les écoles supérieures ou l’université. Les filières métiers devront être mieux valorisées. Certaines d’entre elles sont le présent et l’avenir : les métiers de la construction durable, les métiers liés à l’économie circulaire, les métiers liés au codage informatique et à l’intelligence artificielle, les métiers liés à l’agriculture urbaine. Ouvrir d’autres écoles de codage à Bruxelles. C’est de cette manière qu’on luttera aussi contre le décrochage scolaire
  • Une école qualifiante qui qualifie ! Non, ce n’est malheureusement pas une tautologie. Les écoles qualifiantes souffrent de leur image, de leur réputation mais aussi de leur structure et de leur fonctionnement. Rationnaliser les options dans le qualifiant. Les programmer en fonction de l’évolution du marché du travail et améliorer les conditions matérielles des écoles qualifiantes.
  • Une école décloisonnée du secteur de la formation en alternance (Régions). Mutualiser nos ressources et, au sein d’un parcours diversifié, des certifications communes.
  • Une école inclusive et dans laquelle les enfants porteurs de handicaps évoluent ensemble. La réforme des Pôles territoriaux a été guidée par des motifs budgétaires avec des objectifs extrêmement modestes d’une plus grande inclusion des enfants « différents ». Un système a donc été mise en place pour mettre un terme à l’accroissement des dépenses liées à l’intégration mais en y ajoutant des dépenses de type administratif, inhérentes à la création de « structures ». Pourquoi ne pas inverser le paradigme ? Un élève scolarisé dans le spécialisé « coûte » 17.000 euros par an tandis qu’un élève dans l’ordinaire coûte en moyenne, 4.500 euros. Si on ne garde dans le spécialisé que les élèves qui ne sont pas « intégrables » (polyhandicapés, autistes profonds avec troubles du comportement invasifs), ou ceux qui le souhaitent, on pourrait arriver à une solution où il y aurait un enfant porteur de handicap par classe MAIS avec les ressources humaines pour l’accompagner (qui viendraient du spécialisé). Ceci permettrait aux enseignants d’être la plupart du temps accompagnés durant leur temps en classe par un autre enseignant (du spécialisé), ou un logopède, un kiné, un psychologue (…) ce qui servirait à l’enfant « intégré » mais aussi à l’ensemble de la classe !
  • Une école qui prépare, outille et oriente, le cas échéant, aux études supérieures. Des écoles supérieures et des universités qui proposent une Évaluation des Acquis de Base (EAB) et des Contrats d’Aides à la Réussite, dans l’hypothèse où l’évaluation ne serait pas probante. Il faut impérativement accroître le taux de réussite en Bac 1 et ce, dans toutes les filières existantes

Joëlle Maison